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Près de cent gestionnaires en sécurité des entreprises à une formation d’ASIS Montréal sur le terrorisme

septembre 7, 2016  Par  Eric Cloutier


Environ 100 professionnels et gestionnaires en sécurité des entreprises ont assisté à une formation sur le terrorisme présentée par ASIS Montréal ce 7 septembre.
ASIS Montréal, la section montréalaise de l’association ASIS International, a accueilli près de cent professionnels et gestionnaires en sécurité des entreprises à sa formation sur le terrorisme présentée ce mercredi 7 septembre dans la métropole.

 
Une présentation du sergent Hakim Bellal, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a ouvert l’événement et porte sur le volet enquête et prévention à la GRC dans le cadre d’un survol qu’il trace en matière de sécurité nationale.
 
M. Bellal a souligné d’entrée de jeu qu’il importait d’apprendre du passé en matière d’enquêtes criminelles sur la sécurité nationale.
 
«Un acte de terrorisme a une incidence très grande en matière de sécurité nationale. Il entraîne un bris de confiance chez les partenaires étrangers face au pays touché par un attentat. L’incidence des actes de terrorisme en matière de sécurité nationale ne concerne pas tant le nombre de ces actes mais plutôt leur impact», affirme M. Bellal.
 
Ce dernier précise qu’un incident terroriste «créer un sentiment de panique au sein de la population, dans les médias et au sein des partenaires étrangers». M. Bellal ajoute que les enquêtes faites par le département des Enquêtes criminelles en sécurité nationale (ECSN) de la GRC sont «uniques, complètes et délicates».
 
Pour sa part, Sébastien Tremblay, sergent-détective à la Division des enquêtes sur la menace extrémiste de la Sûreté du Québec (SQ) et laquelle division traite d’affaires liées aux phénomènes antigouvernementaux et au terrorisme, a tracé un portrait des groupes extrémistes passés et actuels au Québec dans le cadre d’une autre présentation.
 
M. Tremblay a d’abord expliqué qu’un agent de liaison de la police de la Ville de New York travaille dans les bureaux de la SQ pour aider cette dernière à établir des liens pour faciliter l’obtention de renseignements en matière de terrorisme. Il précise que même pour une entité gouvernementale provinciale comme la SQ, les échanges d’informations avec les autorités policières américaines s’avèrent plus compliquées depuis l’affaire Maher Arar, un ingénieur canadien d’origine syrienne qui, entre septembre 2002 et 2003, avait été expulsé du Canada et emprisonné, à tort et sans accusation, en Syrie; ce qui avait entraîné la mise en place par une commission d’enquête qui portait son nom.
 
En matière de menaces terroristes d’envergure internationale, M. Tremblay a expliqué que la SQ compte un certain nombre d’experts qui travaillent en collaboration avec ceux de l’Équipe intégrée de la sécurité nationale (EISN) qui oeuvrent dans les bureaux de la GRC.
 
«On travaille énormément sur les crimes haineux, les crimes extrémistes et ceux sur les infrastructures essentielles, ainsi que sur les phénomères inhabituels ou à hauts risques», souligne M. Tremblay, en précisant qu’un vol d’engrais, par exemple, peut faire partie de ces phénomènes sur lesquels travaillent les enquêteurs de la Division des enquêtes sur la menace extrémiste.
 
«On traite d’enquêtes particulières auxquelles les enquêteurs en fonction dans des postes de polices municipaux ou régionaux ne sont pas habitués. Il s’agit d’enquêtes pour lesquelles ces enquêteurs ont besoin de notre aide et de nos connaissances spécifiques particulières pour pouvoir les mener à bien», renchérit-il.
 
Sébastien Tremblay a également évoqué le fait qu’il existe à travers la province certains mouvements antigouvernementaux comme, par exemple, ceux liés à l’idéologie Freeman on the Land ou à Anonymous et que les enquêteurs sur la menace extrémiste gardent à l’oeil.
 
Selon lui, ces mouvements antigouvernementaux, autant ceux d’extrême gauche que ceux d’extrême droite, ne se déploient pas que dans les grandes villes, mais un peu partout dans l’ensemble de la province.
 
«Les mouvements d’extrême droite font un rejet partiel de l’État. Cependant, ils ont un attachement à l’ordre social. Pour eux, la police et l’ordre sont importants. Ce sont des conservateurs qui se prononcent contre l’homosexualité et tout ce qui a trait à la haine envers les communautés immigrantes. La suprématie de la race blanche fait partie de leur discours. Par contre, on remarque qu’au sein de groupes comme les Skin Heads, on en retrouve qui appartiennent autant à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite», a fait remarquer M. Tremblay.

«Certains individus qui font partie de groupes d’extrême droite deviennent extrêmement violents. Au Québec cependant, on a eu d’autres formes de terrorisme que le terrorisme islamique. Durant la Crise d’octobre, on a connu d’autres formes de terrorisme qui n’avaient rien à voir avec la religion. Même chose en 1984 lorsque le militaire Denis Lortie avait fait irruption dans l’enceinte de l’Assemblée nationale du Québec. C’est là que notre travail consiste à faire comprendre aux policiers qu’il importe de porter une attention spéciale à ces groupes extrémistes qui peuvent faire monter la tension sociale», soutient-il encore.

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Une mise à jour du présent texte et d’autres articles sur la formation présentée par ASIS Montréal seront publiés sur le site Web de Sécurité Québec sous peu.
www.asismontreal.org


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