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Éric Giroux, président de SafeRay 360° Imaging

septembre 8, 2015  Par  Eric Cloutier



Le Sherbrookois Éric Giroux, président fondateur de SafeRay 360° Imaging  –  une entreprise créée en janvier 2015 et qui s’est récemment illustrée en lançant prématurément une solution pour détecter des lettres et enveloppes piégées  –  est un diplômé de l’université Harvard et sa venue dans l’industrie de la sécurité ne ressemble en rien au parcours de qui que ce soit d’autre.

 

Sécurité Québec : Comment en êtes-vous venu à créer une solution de sécurité telle que SafeRay 360° Imaging Systems?

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Éric Giroux : Actuellement, je suis ce qu’on appelle un entrepreneur en résidence de l’Institut national d’optique de Québec (INO). L’INO, qui est mon partenaire technologique, a créé 29 entreprises en 25 ans et elle fait du transfert technologique aux entreprises du Québec pour les aider à accélérer leur productivité et améliorer leur efficacité. L’INO a développé une caméra à ondes millimétriques et, grâce à elle, nous sommes capables de déceler la présence de poudre ou d’autres substances suspectes à travers une enveloppe ou une lettre piégée. Évidemment, c’est un prélancement qu’on a fait le 10 mars et les cas des envois d’enveloppes piégées à quatre élus du gouvernement fédéral ont accéléré les choses, car le prototype est toujours en laboratoire et il faut finir de le développer dans l’objectif de le faire certifier afin qu’il soit prêt à livrer d’ici quelques mois. En temps normal, le lancement était prévu pour le mois de juin.

SQ : Quels ont été votre formation scolaire et votre parcours professionnel avant de lancer votre entreprise?

ÉG : J’ai une maîtrise de l’université Harvard en gestion et opération des affaires. Je suis également titulaire d’un baccalauréat en commerce complété à l’université Bishop de Lennoxville et je suis entrepreneur en série. J’ai eu quelques entreprises aux États-Unis, dont une entreprise de construction de 150 employés que j’ai eue de 2000 à 2010. En 2008, on a pris la difficile décision de fermer la compagnie en raison du contexte économique difficile et il a fallu deux ans pour liquider les actifs. J’ai eu également d’autres entreprises spécialisées en construction de charpentes métalliques pour des immeubles commerciaux. C’est en 2007 que je me suis inscrit à l’université Harvard pour faire ma maîtrise, que j’ai terminée en 2010. 

SQ : Qu’est-ce qui vous a amené plus précisément dans l’industrie de la sécurité?

ÉG : Ce qui m’a amené à m’intéresser à la technologie des ondes millimétriques, c’est que j’avais déjà travaillé pour le Bureau de l’énergie atomique en Angleterre durant cinq ans. Ça a été mon premier emploi après la fin de mes baccalauréats en 1995. J’ai travaillé pour cet organisme jusqu’en 2000 et j’étais en poste à l’AEAT (Atomic Energy Authority Technology), une entreprise dérivée du Bureau de l’énergie atomique de l’Angleterre qui transférait des procédés de blindage de contenants de produits radioactifs, tels que l’iridium et le cobalt, afin de faire de la radiographie industrielle. Voilà le lien premier avec la technologie de radiographie SafeRay 360° Imaging Systems qui, elle, par contre, ne consiste pas en de la radiographie industrielle. Cependant, à l’époque, j’ai fait de la formation en manipulation de produits radioactifs hyper dangereux. Je sais comment les manipuler sans me faire mal. Quand je suis arrivé à l’INO et que j’ai regardé la technologie d’imagerie développée par l’institut, laquelle ne produisait aucune radiation ionisante, ça m’a immédiatement intéressé. Je me doutais que ça serait intéressant pour une application de sécurité des envois postaux.

SQ : Qu’est-ce qui vous a fait penser à ce type d’application précisément?

ÉG : Le scénario apocalyptique de la poste aux États-Unis et d’attaque terroriste crédible et probante. Imaginez que le groupe armé État islamique envoie trois ou quatre djihadistes aux États-Unis et qu’avec 5000 $, ils achètent 7000 enveloppes, 7000 timbres et qu’ils mettent des produits chimiques en poudre  ?  relativement faciles à acheter  ?  dans les enveloppes expédiées chez n’importe qui, un peu partout aux États-Unis. Le lendemain, le tout se retrouverait à la une des journaux et les gens auraient peur d’ouvrir leur courrier. À 99 % du temps, le contenu des enveloppes est inoffensif sauf que l’effet recherché, soit de terroriser la population, s’avère fort efficace car, actuellement sur le marché, il n’existe aucun autre produit que celui que l’INO est en train de développer avec ma compagnie pour détecter de la poudre dans une lettre ou une enveloppe. La solution que l’INO et moi sommes en train d’élaborer ne dégage non seulement aucune radiation, mais la caméra millimétrique qui s’y rattache peut détecter non seulement la poudre, mais tout ce qui se présente sous forme liquide. On peut déceler ainsi des agents biologiques, chimiques, radiologiques et explosifs.

www.saferayimaging.com

 


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