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La protection du Château Frontenac montée d’un cran à Québec

septembre 10, 2015  Par  Eric Cloutier


Si Montréal se trouve dans une classe à part en matière de sécurité dans son secteur de l’hôtellerie, l’établissement hôtelier de la ville de Québec le plus réputé sur la scène internationale – l’hôtel Fairmont Le Château Frontenac – a, de son côté, augmenté sa sécurité à un niveau supérieur.

Il espère ainsi devenir une inspiration pour d’autres hôtels majeurs et de plus petits hôtels en périphérie du Vieux-Québec ou dans d’autres grandes villes du Québec. Depuis un peu plus d’un an, le groupe Ivanhoé Cambridge et la Caisse de dépôt et placements du Québec, copropriétaires du Château Frontenac, ont revu et monté d’un cran le modèle de sécurité mis en place dans ce lieu d’hébergement.

Selon ce qu’a expliqué Jean-Benoît Bolduc, directeur des services de prévention du Fairmont Le Château Frontenac lors d’une conférence inédite qu’il a présentée le 6 mai dernier au cours de l’assemblée annuelle d’ASIS Québec tenue dans la salle du cellier du célèbre établissement, l’absence totale ou quasi totale de services de sécurité dans des hôtels d’importance situés dans d’autres grandes et petites villes du Québec, du Canada et d’ailleurs, s’avère encore trop souvent la norme.

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M. Bolduc, qui occupe ce poste depuis un peu plus d’une année et demie après avoir passé les 12 années précédentes à l’Assemblée nationale du Québec à titre de constable spécial, soutient qu’à l’exception de Montréal, Toronto, Vancouver ou Ottawa où les grandes chaînes d’hôtels comptent plusieurs gestionnaires en sécurité au sein de leurs établissements, seuls les hôtels de 250 chambres et plus situés sur les îles de Montréal et de Laval ont leur propre service de sécurité, tout comme certains hôtels majeurs se trouvant dans d’autres municipalités à forte vocation touristique tels que le Fairmont Tremblant (Mont-Tremblant), le Château Montebello (Montebello) et le Manoir Richelieu (Pointe-au-Pic). M. Bolduc précise cependant qu’à Québec, plusieurs hôtels majeurs situés dans les secteurs du Vieux-Québec et de Sainte-Foy ont recours aux services de l’Agence Garda, et que dans d’autres grandes villes telles qu’Edmonton, Calgary et Winnipeg, les services de sécurité dans les hôtels sont comparables à ceux des hôtels de Québec.

«La sécurité dans les hôtels des plus petites villes du Québec n’est souvent constituée que d’un plan d’évacuation», affirme d’emblée M. Bolduc, en ajoutant même que la sécurité s’avère «un service mineur dans la grande majorité des hôtels du monde» et que «les hôtels du reste du Canada sont comparables aux hôtels du Québec en matière de couverture de sécurité».

Depuis son embauche, M. Bolduc a été, entres autres, chargé de revoir et d’améliorer les services de sécurité en place au Fairmont Le Château Frontenac. M. Bolduc souligne que les services de sécurité standards dans les organisations hôtelières similaires relèvent généralement du service de l’hébergement chapeauté, à son tour, par le directeur des opérations, lui-même sous les ordres du directeur général de l’hôtel. Au Château Frontenac, le directeur du service de prévention relève directement du directeur général de l’hôtel et se trouve au second palier de décisions, tout comme les directeurs des opérations, des ventes, des ressources humaines et des relations publiques.

«Les dossiers bougent beaucoup plus rapidement. Tout comme dans d’autres établissements de la chaîne Fairmont, le directeur général du château Frontenac est très sensibilisé aux enjeux de sécurité puisqu’il a visité plusieurs hôtels à travers le monde. Le contrôle des accès est le défi principal depuis des années en matière de sécurité au Château Frontenac alors que l’ouverture des portes de chambres représente près de 50 % de nos tâches et que l’assistance à des clients ayant des difficultés à ouvrir le coffre-fort de leur chambre ou à déverrouiller leur porte de chambre à l’aide d’une carte-clé vient en second avec 10,82 % de nos appels», précise M. Bolduc, qui travaille également sur les enjeux du développement d’un réseau de renseignements stratégiques, car la menace terroriste et l’espionnage industriel constituent deux fléaux auxquels un hôtel comme le château Frontenac fait constamment face.

Enfin, le Château Frontenac, en un an, a déployé 431 opérations de protection de personnalités importantes (VIP), dont deux pour le président de la France, François Hollande, deux pour le premier ministre canadien, Stephen Harper, 102 pour des juges canadiens, six pour des groupes rock célèbres, trois pour des milliardaires et une pour une joueuse de tennis.


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